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Toutes les actualitésLe Tage : agir avant qu’il ne soit trop tard
Le plus long fleuve de la péninsule ibérique, qui prend sa source au nord de l’Espagne pour s’écouler sur 1 038 km et se jeter dans l’Atlantique à Lisbonne, au Portugal, est dans un état préoccupant. La sécheresse sévère et durable qui touche le Portugal et l’Espagne depuis 3 ans affecte le débit du fleuve, qui se tarit. Et, en conséquence, dégrade la qualité des eaux : le fleuve ne pouvant plus se nettoyer naturellement, la végétation et les dépôts de sédiments se développent ; la pollution s’accentue.
Le Tage est par ailleurs au cœur des conflits d’usage, entre les collectes d’eau pour les terres agricoles qui s’intensifient durant l’été, l’alimentation en eau potable des zones urbaines et le refroidissement des réacteurs nucléaires.
Pour éviter la mort de ce fleuve, un changement dans la consommation est nécessaire. Mais cela ne sera pas suffisant. Il faut faire évoluer la gestion de l’eau et des prélèvements en Espagne et au Portugal, et repenser les principes de coopération entre les deux pays.
L’agriculture aura notamment un rôle clé à jouer pour modifier la donne. En effet, depuis 40 ans, des transferts sont effectués du Tage vers les régions du sud-est de l’Espagne pour fournir en eau les provinces touristiques de Valence, Alicante, Alméria et surtout les terres fertiles de la région de Murcie. L’agriculture intensive permet d’y assurer 30 % des exportations nationales de fruits et légumes et représente un secteur économique important avec 70 000 personnes employées et 5 milliards d’euros d’activité annuelle.