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Toutes les actualitésBassin de la Seine : les effets du changement climatique sont déjà là…
De la Côte-d’Or, où elle prend sa source, au Havre où elle se jette dans la Manche, la Seine traverse pas moins de 400 communes. Son bassin représente 12% du territoire national et accueille près de 18 millions d’habitants, soit le quart de la population française, principalement en zone urbaine. 40 % de l’industrie nationale et 25 % de l’agriculture sont concentrés dans ce bassin, qui génère plus de la moitié du trafic fluvial global. D’où la forte pression qui s’exerce sur les ressources en eau et sur la vie des milieux. Les impacts du changement climatique en seront d’autant plus marqués.
Projetons-nous en 2100 :
La température de l’air a augmenté de 2° à 3°, l’évapotranspiration est plus importante (+23%) et les précipitations ont, quant à elles, diminué de 12%, sans pour autant que le risque de crue soit réduit. Le niveau de la mer s’est élevé d’un mètre. Tout ceci a bien entendu des conséquences sur la Seine : son eau est plus chaude (en hausse de 2° en moyenne) et de moins bonne qualité avec des polluants plus concentrés ; les nappes sont plus basses ; son débit, qui a toujours été peu soutenu (le débit d’étiage à Paris est actuellement de 91 m3/s) a diminué d’environ 30% et les étiages sont plus sévères.
30 % de l’eau du bassin de la Seine devrait disparaître d’ici 2100
Il ne s’agit pas ici d’un scénario catastrophe mais bien les résultats d’études prospectives établies par des scientifiques. Et tous les acteurs de la Seine qu’IAGF a rencontrés récemment le confirment : les effets du changement climatique, sur ce fleuve particulièrement sensible, sont déjà observables.
Actuellement, le SIAAP traite chaque jour 2 400 000 m3 d’eaux usées et pluviales pour un peu plus de 9 millions d’habitants. La gestion et la régulation seront de plus en plus contraintes avec des phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents. Pour maîtriser les risques d’inondation et la pollution accidentelle de la Seine ou de la Marne par les débordements d’eaux pluviales, le SIAAP s’est doté de 900 000 m3 de capacité de rétention d’eau constitués de 4 tunnels réservoirs et de 8 bassins de stockage depuis 1997. Et l’urbanisation toujours croissante rend difficile l’absorption naturelle par le sol des eaux pluviales, augmentant le volume des eaux à traiter.
De son côté, Seine Grands Lacs qui exploite les quatre lacs-réservoirs du bassin de la Seine, joue un rôle fondamental pour garantir la ressource en eau pour les différents usages (navigation, eau potable, agriculture, industries…). En 2016, année alternant forte sécheresse en hiver et crue de printemps exceptionnelle, le soutien d’étiage a dû être modulé. Mi-novembre, il ne restait plus, dans les grands lacs, qu’un volume de 91 millions de m3, correspondant à 11% de la capacité normale de stockage.
Comment anticiper et s’adapter à ces changements ?
Communauté scientifique, élus, agriculteurs, industriels et autres usagers doivent travailler ensemble. 283 organisations sont déjà signataires de l’engagement pour l’adaptation du bassin, stratégie mise en place en décembre 2016 par le comité de bassin Seine-Normandie et le préfet coordonnateur pour préserver les ressources en eau et assurer un cadre de vie sain et des écosystèmes résilients.
Le PIREN-Seine, groupement de recherche interdisciplinaire dont Ghislain de Marsily, membre d’IAGF fut l’un des fondateurs, se penche également sur le sujet. Il dresse depuis 2015, un état des lieux de la ressource en eau dans le bassin, complété d’une compréhension des mécanismes qui la régulent afin de proposer une gestion adaptée aux enjeux agricoles, environnementaux et urbains.
A la rencontre des acteurs du fleuve Seine…
Erik Orsenna et l’équipe d’IAGF ont rencontré dernièrement plusieurs acteurs de la Seine, pour découvrir les différentes activités développées sur ce fleuve, échanger sur ses enjeux et développer des partenariats dans le cadre des actions de notre association :
- Port du Havre / HAROPA
- Port de Rouen / HAROPA
- SIAAP avec la visite de la station d’épuration Seine-Centre (Colombes) et de la Cité de l’eau et de l’assainissement
- VNF, qui rejoint cette année notre association en tant que membre
- Seine Grands Lacs
Merci à eux pour leur accueil et nos riches entretiens !