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“Nous sommes très optimistes et confiants”

Interview de Mohammad Mozammel Haque, Président de la Bangladesh Inland Water Transport Authority (BIWTA) et membre d’IAGF.

 

Mohammad Mozammel Haque est le président de la Bangladesh Inland Water Transport Authority (BIWTA), l’organisme en charge du contrôle du transport fluvial au Bangladesh. Ce membre d’IAGF présente les défis auxquels sont confrontés aujourd’hui les fleuves du pays, l’un des plus vulnérables au changement climatique. Envasement, érosion… sont les principaux problèmes et autant de menaces pour les activités humaines.

 

 

Quels sont les défis que doivent relever aujourd’hui les fleuves du Bangladesh, spécifiquement dans le Delta du Gange-Brahmapoutre?

Le plus important est sans doute celui de l’envasement généré par les fleuves provenant d’autres pays comme l’Inde, le Népal, le Bhoutan… Cela représente 1,5 milliard de tonnes de vase chaque année. Le delta est un système fluvial très dynamique du fait de l’association du Gange, du Brahmapoutre et de la Meghna. Son lit se déplace de 4 à 5 kilomètres chaque année et, durant la mousson, une partie du pays est inondée. Des millions d’habitants vivent sur des îles de sable et de vase au milieu de ces fleuves, des espaces fertiles mais précaires du fait de l’érosion et des glissements de terrain. Ils doivent régulièrement quitter leur habitation et perdent parfois la vie. Ce problème est renforcé par le réchauffement climatique et la montée du niveau des eaux. Un autre défi est de maintenir de bonnes conditions de navigation sur le fleuve. Cette voie fluviale est stratégique, il s’agit de la route officielle empruntée par les navires qui viennent d’Inde. L’enjeu économique est important !

 

Pourriez-vous nous donner d’autres exemples des conséquences sur l’environnement ?

Le fleuve est parfois proche des villes, certaines sont construites sur les berges. Des immeubles de plusieurs étages comme des écoles, des collèges, des logements… s’effondrent à cause des glissements de terrain. C’est un important défi environnemental car nous ne pouvons pas déplacer ces constructions. Les pêcheries sont aussi particulièrement concernées : préserver leur activité est un défi. Il y a aussi parfois un problème social : quand les habitants doivent migrer vers d’autres endroits, nous devons les reloger dans une région différente. Ces problèmes de logement sont différents de ceux des inondations, phénomènes pour lesquels le gouvernement dispose d’un bon système d’alerte et d’anticipation. Les autorités savent quand une inondation importante est prévue et organisent ainsi le relogement des personnes dans des habitats dédiés. Les enfants sont pris en charge et peuvent continuer à aller à l’école. Nous affrontons ce type de phénomène chaque année, nous savons comment réagir.  Parfois, en cas d’inondations sévères pendant la mousson – ce qui n’arrive pas chaque année – des maladies peuvent apparaître. Il s’agit alors d’un problème de santé publique qui est pris en charge par les services de santé.

 

Quel bilan tirez-vous de la COP 24 ?

Qu’en attendez-vous pour la situation environnementale au Bangladesh ?

Au Bangladesh, nous prévoyons qu’en 2050 un tiers du pays puisse être englouti par les eaux. Les enjeux du pays vis-à-vis du réchauffement climatique sont très importants. Une grande partie de la population pourrait être amenée à se déplacer dans le pays, à quitter maison et emploi… Il est important que la COP s’attaque aux problèmes du réchauffement climatique et des émissions de carbone. Nous espérons que d’ici quelques années, nous aurons trouvé une solution au problème de l’émission de gaz à effet de serre dans l’industrie et la navigation. Par exemple, les nouvelles technologies pourraient être d’une grande aide pour des déplacements en navire sobres en CO2. Nous sommes optimistes et confiants pour la COP à venir. Les recommandations données peuvent être mises en œuvre pour provoquer un changement positif et créer un modèle durable.

 

Vous êtes membre du Comité des Fleuves d’IAGF, pouvons-nous nous dire de quelle manière cela vous aide dans votre action à la BITWA ?

J’ai pris part à 7 sessions entre 2015 et 2018. Cela m’a toujours aidé. IAGF donne des solutions pour l’écologie des fleuves et nos discussions abordent de nombreux enjeux pour les cours d’eau du monde entier. Les recommandations me sont particulièrement utiles quand elles concernent le contrôle de la pollution et la navigation. Je suis impatient de participer à la prochaine session en Guyane sur le sujet de la santé. Je suis très confiant dans les solutions que les membres, avec les scientifiques et parties prenantes proposeront pour lutter contre la pollution de l’eau et les maladies infectieuses qu’elle peut transmettre.

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