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Garonne

Entre vous et moi…

Je suis un fleuve franco-espagnol prenant sa source à 3 404 m d’altitude dans les Pyrénées centrales espagnoles. Après un parcours de 529 km, je me jette dans l’océan Atlantique par l’estuaire de la Gironde. Je suis aussi le principal cours d’eau du Bassin Adour-Garonne et le troisième fleuve français par mes débits. On m’appelle : la Garonne !

Au-delà de toutes les activités humaines que je permets, je suis aussi la source d’un patrimoine naturel remarquable avec de nombreuses zones humides et pas moins de 15 000 ha classés en Zone Natura 2000. Mais du fait de l’urbanisation accélérée et du dérèglement climatique, mon eau se fait de plus en plus rare. Mon bassin est le plus impacté de France avec un déficit estimé entre ressources et usages à 1 milliard de mètres cube/an d’ici 2050.

Face à ce déficit hydrique programmé, il est désormais indispensable de repenser complètement ma gestion et mes usages pour prendre soin de moi et me préparer un plus bel avenir.

Un peu d’histoire

Fleuve puissant aux allures torrentielles je suis à l’origine d’importantes crues de printemps et victime de faibles débits en été. Des crues violentes ayant eu des conséquences dramatiques en 1875 à Toulouse (200 morts), ou encore en 1930 à Moissac (120 morts et 6 000 personnes sans abri).

Malgré ces contraintes, le besoin de navigation a toujours été présent. Les bateliers ont d’ailleurs de tous temps fait face aux risques pour transporter le sel, le vin (l’or de la Garonne) et autres produits agricoles. C’est au 17ème siècle que se construit Le Canal du Midi pour maîtriser mes eaux. Long de 240 km, il me permet de relier enfin directement la Méditerranée. Au 19ème siècle, le Canal de Garonne verra aussi le jour. Malgré ces aménagements, le transport fluvial sera toujours marginalisé par rapport à la voie ferrée. Essentiellement marchande jusqu’aux années 1970, la navigation sur le canal de Garonne, comme sur celui du Midi, est aujourd’hui essentiellement plaisancière.

Dans l’intimité de la Garonne

  • Débit moyen :  630 m3/s
  • Longueur :  525 km, plus les 75 km dans l’estuaire de la Gironde
  • Bassin versant : 56 56 000 km² (10% du territoire national)
  • Pays traversés : France, Espagne
  • Affluents : Lot, Tarn, Gers, Ariège, Aveyron, Baïse…

Mes multiples usages

 

Irrigation de 15 000 km² de terres agricoles

 

Le bassin Adour-Garonne compte 120 000 exploitations agricoles pour une surface totale de 15 000 km². Près de 64 % du bassin est utilisé pour la culture et l’élevage. Environ 15% de ces surfaces agricoles sont irrigués, ce qui représente une consommation de 264 millions de m3 par an.

 

Production électrique : 15 000 GWh/an

Le bassin Adour-Garonne a un potentiel hydroélectrique important : 15 000 GWh par an (soit 20% de la production hydroélectrique nationale) et 2,5 milliards de m3 d’eau stockés. Une grande partie des ouvrages se trouvent en Haute-Garonne, en aval des Pyrénées.

Industrie : 168 millions de m3/an

Près de 99 % des prélèvements d’eau destinés à l’industrie (papier, automobile, aéronautique…) sont effectués dans mon lit. Ce qui représente environ 168 millions de m3/an. Un tiers est consommé, les deux tiers sont restitués au milieu naturel après usage.

Eau potable : 2 millions d’habitants approvisionnés

La vallée de la Garonne permet l’approvisionnement, après traitement, de près de 2 millions d’habitants en eau potable avec une consommation moyenne journalière d’environ 150 litres par personne.

Navigation et tourisme : 10 000 bateaux sur le Canal du Midi

Pour les plus gros bateaux, je suis navigable dans l’estuaire jusqu’à Bordeaux. Depuis 2004, des éléments de l’avion A380 sont transportés par bateau entre Pauillac et Langon. Une opération délicate qui s’effectue lors des marées basses, du fait de la taille imposante des pièces transportées devant passer sous les ponts. Une traversée de 150 km qui peut prendre jusqu’à 11 heures !

Mes canaux et moi sommes aujourd’hui essentiellement propices à la navigation de plaisance et aux activités nautiques : pêche, canoë-kayak, aviron, baignade, etc. Les locations de bateaux augmentent chaque année et plus de 10 000 bateaux traversent chaque année le Canal du Midi, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le Port de Bordeaux est quant à lui une escale pour les paquebots de croisière maritime et les navires de tourisme fluvial

 

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ème fleuve français par ses débits

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millions de m3 d'eau par an pour l'agriculture irriguée

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bateaux par an sur le Canal du Midi

Les défis du changement climatique

Le bassin Adour-Garonne est le plus impacté des six bassins français par le changement climatique. On estime aujourd’hui le déficit entre ressources d’eau et usages à 250 millions de m3/an. Il pourrait atteindre 1 milliard de m3 en 2050 !

L’augmentation de la température, déjà effective, devrait atteindre +2° C, avec des conséquences multiples sur le climat, les paysages et ma ressource en eau. Alors que cette dernière deviendra moins abondante et plus variable, la pression démographique sera plus forte, avec 1 million d’habitants supplémentaire en 2040 !

Voici les 3 principaux impacts du changement climatique :

 

La disponibilité de la ressource 

Le risque de perdre jusqu’à 50 % de ma ressource en eau, les sols souffriront plus régulièrement et plus intensément de périodes de sécheresse et les nappes souterraines n’auront plus la même capacité à se recharger.

La qualité de l’eau et des milieux aquatiques

La diminution des débits va réduire ma capacité à traiter naturellement mes eaux. Leur température va augmenter, entraînant une réduction du taux d’oxygène dissous, une augmentation de l’eutrophisation et de la prolifération des algues, l’amplification de l’écotoxicité…

La vulnérabilité accrue des territoires face aux événements extrêmes

Les événements climatiques extrêmes (sécheresse, canicule, inondation) devraient être plus nombreux et plus intenses, avec d’autres risques sur la façade littorale comme l’érosion côtière ou la submersion marine.

Quel fleuve pour demain?

L’augmentation des températures, des situations extrêmes (sécheresse, crues, inondations…) vont accentuer la forte tension sur les ressources en période d’étiage, dégrader la qualité de l’eau.

Dans ce contexte d’évolution du climat, comment préserver ma ressource en eau ?

Dans le bassin Adour-Garonne, un Plan d’adaptation au changement climatique a été adopté en juillet 2018.

Il répond à quatre principaux objectifs :

  1. Trouver un équilibre entre besoins et ressources.
  2. Réduire les pollutions à la source pour mieux les traiter.
  3. Renforcer la capacité des milieux naturels aquatiques et humides à résister à un climat plus chaud et plus sec.
  4. Trouver un moyen de se prémunir contre les risques naturels (inondations, érosions côtières, submersions marines).

S’adapter au changement climatique, c’est agir plus vite et plus fort qu’aujourd’hui pour réduire cette vulnérabilité.

Pour en savoir plus sur moi

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