Actualité
Toutes les actualitésDécouverte : une nouvelle histoire du Mississippi, au croisement de la cartographie, du numérique et de l’art
Dan Coe, cartographe pour le Washington Geological Survey, a une obsession : explorer le côté esthétique de la science, de la nature et de la géographie. Il a mené récemment un travail de comparaison entre d’anciennes cartes du Delta du Mississippi, datant des années 1940, et des données aériennes par laser – technologie du Lidar. Le résultat est saisissant.
La mémoire du fleuve…
Les cartes réalisées par le géologue Harold Fisk pour un rapport au Corps des Ingénieurs de l’Armée dans les années 1940, constituent une référence pour les experts. Il avait alors cartographié le cours inférieur du Mississippi avec une précision et des détails étonnants, pour montrer les changements intervenus dans le lit du fleuve au cours du temps.
La recherche derrière ces cartes est aussi impressionnante que les cartes elles-mêmes. Fisk et son équipe avaient mené un long travail de recherche, prélevant 16 000 échantillons de sol autour du fleuve, et les associant à des photographies aériennes et cartes locales pour établir les anciens schémas d’écoulement. La pièce maîtresse de son travail est formée de 15 cartes montrant les méandres du Mississippi et les plaines inondables qui le bordent, du Missouri au sud de la Louisiane. Elles représentent la mémoire d’un fleuve puissant, mais aussi des populations qui se sont installées au fil des siècles sur ses berges.
… Revisitée par le Lidar
Sept décennies plus tard, Daniel Coe, cartographe pour le Washington Geological Survey, s’est inspiré de ces cartes et a voulu leur donner une nouvelle vie, avec plus de précision et une autre esthétique (voir son travail sur son site).
Il s’est appuyé pour cela sur des données d’une nouvelle ère, celle du numérique, avec la technologie du Lidar, un système d’impulsions laser envoyées par avion pour mesurer la topographie. Collectées par l’US Geological Survey (USGS), ces données détectent très précisément la forme du fleuve, les habitats et infrastructures et les éléments naturels (végétation, arbre…).
En retravaillant cette base de données et en supprimant ou non certaines couches – végétation, infrastructures construites par l’homme (digue, dérivation, bâtiment…), Daniel Coe a voulu retrouver le fleuve dans son état naturel, dans ses méandres mais aussi ses évolutions. En revenant aux marques laissées par le Mississippi dans le paysage, cela permet selon lui de pouvoir mieux comprendre comme il peut réagir en cas d’érosion, d’inondation ou encore de glissements de terrain. Outre cet apport technique, le résultat esthétique est saisissant !