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Toutes les actualitésLe Rhône du 19 au 31 mai : expérimentation d’un nouveau système de gestion sédimentaire
Le 27 mai 2016, CNR a organisé une visite institutionnelle afin de faire découvrir aux élus de la région le nouveau système de gestion sédimentaire du Rhône. Tous les 3 à 4 ans, les sédiments retenus par les barrages doivent ainsi être évacués, afin notamment de prévenir les risques d’inondations de la ville de Genève. Le système « mixte » expérimenté cette année entre CNR et les Services Industriels de Genève (SIG) repose sur un abaissement partiel des retenues ainsi que sur des dragages ponctuels, destinés à optimiser la gestion et de réduire les risques. Du point de vue de la méthode, il marque le renforcement de la coopération entre les parties prenantes suisses et françaises, au niveau des autorités et des administrations tout comme avec les associations environnementales et le milieu de la pêche.
A l’occasion de cette visite, la Présidente de CNR, Elisabeth Ayrault, a présenté « Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves » et a formulé le vœu que cette gestion puisse servir d’exemple à d’autres fleuves du monde. La réussite de cette opération collective montre en effet qu’il est possible de faire émerger un bien commun malgré les contradictions inhérentes à toute gestion fluviale.
Le Préfet de l’Ain, Laurent Touvet, a d’ailleurs souhaité que « cet exemple serve la coopération franco-genevoise dans de nombreux domaines » – soulignant ainsi la capacité fédératrice du fleuve comme ressource partagée.
Regard international sur la gestion sédimentaire
Partout dans le monde, les barrages ont un impact similaire : ils interfèrent sur la continuité sédimentaire des fleuves. L’accumulation des sédiments au niveau des retenues réduit la capacité des réservoirs et prive l’aval du fleuve des sédiments (argile, limon, sable…) essentiels à la préservation de la faune et de la flore aquatique.
Les côtes dépendantes des sédiments fluviaux sont particulièrement vulnérables, comme en témoignent le rétrécissement ou la disparition des plages privées de sable et l’accélération de l’érosion des côtes et des deltas. Le delta du Mississippi a perdu plus de 4 800 km2 ; parmi les 33 deltas les plus importants du monde, 24 reculent sous l’effet notamment d’un moindre apport sédimentaire(1). Conjugué avec l’élévation du niveau des mers, cela provoquerait une augmentation de 50 % des inondations d’ici 2100 et des conséquences dramatiques pour les populations côtières.
(1) Pour en savoir plus : Un recueil complet des bonnes pratiques recensées à l’échelle mondiale en matière de gestion sédimentaire : Kondolf, G. M. et al. (2014), Sustainable sediment management in reservoirs and regulated rivers: Experiences from five continents, Earth’s Future, 2, doi:10.1002/2013EF000184.