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Toutes les actualitésChangement climatique : l’art au service de la prise de conscience ?
« Stream », c’est le nom d’une œuvre de street-art monumentale et éphémère que Parisiens et touristes pourront découvrir d’ici mi-juin, sur les quais de la Seine.
Réalisé par l’artiste allemand 1010, ce gigantesque trompe-l’oeil recouvrira près de 2 kilomètres le long des voies sur berge piétonnisées, rive gauche. Dessinée à l’eau, la fresque disparaîtra au fur et à mesure des intempéries. Un concept en cohérence avec le sujet qu’elle veut réinterpréter : le cours d’eau.
Ce type d’initiative artistique et participative est-il capable de favoriser la prise de conscience sur l’importance des fleuves dans nos villes ? Et, plus globalement, l’art peut-il faciliter le passage du savoir au croire et de la connaissance à l’engagement ? Faire évoluer les comportements individuels est un point clé dans la lutte contre le réchauffement climatique ou la pollution aux plastiques. Et, pour qu’un changement survienne, il est nécessaire que l’individu se sente émotionnellement engagé par l’enjeu. Le savoir, forgé sur la science, l’observation ou l’expérience, ne suffit pas pour susciter le passage à l’action.
L’art présente le mérite de déplacer le regard et, par le biais de méthodes participatives, peut modifier la perception et le comportement. Le Ghost Net Art Project mené en Australie en est une illustration : il permet à des populations aborigènes des îles du détroit de Torres de se réapproprier les filets issus de la pêche massive perdus en mer et d’en faire des œuvres représentant les espèces marines disparues ou en voie de disparition. Les expositions organisées alertent ensuite sur la disparition de la biodiversité et de toute une civilisation fondée sur un rapport ancestral à la nature.