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Toutes les actualitésCOP23 à Bonn : J-55
La conférence climat annuelle de l’ONU (COP23) se tiendra cette année à Bonn, du 6 au 17 novembre. Les îles Fidji en assureront la présidence, un signal fort tant cet archipel est vulnérable aux effets du changement climatique que sont l’élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête.
De la COP21 à la COP23
Deux ans après la COP21 et la vague d’enthousiasme qui avait accompagné la signature de l’Accord de Paris, la période est aux incertitudes. Le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris et le repli sur soi dans lequel de nombreux pays développés semblent vouloir se réfugier, vont à l’encontre exact du constat fait à Paris : les mutations climatiques dépassent largement les frontières nationales et obligent à repenser radicalement nos modes de développement.
La COP22 s’était achevée sur l’adoption d’un calendrier de mise en œuvre de l’accord de Paris, dont les discussions devraient aboutir en novembre 2018, lors de la COP24 attribuée à la Pologne. La Chine avait quant à elle réaffirmé à Marrakech ses objectifs de réduction d’émissions de GES.
La mise en oeuvre de l’Initiative Africaine pour les énergies renouvelables, mouvement initié lors de la COP21 par les chefs d’Etats africains et soutenus par les pays développés, a progressé. Toutefois, aucune avancée majeure n’a été réalisée pour savoir comment alimenter les 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 prévu par les pays du Nord en direction des pays du Sud.
Les deux précédentes COP (21 et 22) ont montré que la société civile et des gouvernements locaux ont désormais un rôle majeur à jouer tant dans la mobilisation que dans la conduite d’actions concrètes. Cela met en lumière la limite du système onusien, dans lequel seuls les Etats sont représentés et habilités à prendre les décisions, et qui reste marqué par une forte dissociation entre l’espace dédié à la société civile et l’enceinte des négociations.
Le rôle de l’art dans la mobilisation climatique
La conférence de cette année s’enrichit de nouveaux regards grâce à la part belle laissée aux initiatives artistiques. En rendant intelligible et sensible la connaissance scientifique, l’art peut jouer un rôle de déclencheur pour faire prendre conscience de l’urgence de l’action à tous les niveaux, des gouvernements aux citoyens.
Parmi les nombreux évènements organisés à Bonn à l’occasion de la conférence, l’exposition « Weather Report – About Weather Culture and Climate Science » (7 oct- 4 mars 2018, à la Bundeskunsthalle) présentera des oeuvres artistiques, historiques et scientifiques du monde entier.
Parmi les œuvres exposées figureront des peintures de William Turner, John Constable et Otto Modersohn, les premières chaussures en caoutchouc imperméable par Macintosh, un thermomètre original de Daniel Fahrenheit et des œuvres d’art traditionnelles en provenance de Fidji. Le Canoë fidjien à double coque (Drua). Il a été construit à Suva, aux Fidji, avec le soutien de la Bundeskunsthalle et du Sainsbury Centre for Visual Arts.
Sur le lieu de la COP23 sera exposé un canoë traditionnel Fidjien (Drua), symbole de la nécessité de protéger les îles et les océans. L’exposition traitera des événements météorologiques de court terme et des changements climatiques de long terme, ainsi que leurs impacts sur la nature, la civilisation humaine et la culture.
Cette initiative s’inscrit dans le mouvement initié cette année par la CCNUCC qui promeut l’art relatif au climat par le biais de son initiative #Art4Climate en partenariat avec Julie’s Bicycle.
Le monde de l’art et celui des sciences ont l’air divisés. Le monde réel n’est pas divisé en disciplines: l’art peut provoquer des idées intellectuelles solides et la science peut être merveilleusement belle. Notre objectif est de montrer la beauté de tous les temps météorologiques et phénomènes climatiques, de manière à sensibiliser le public à l’immédiateté de l’urgence à se protéger.
Henriette Pleiger,
Conservateur de l’exposition à la Bundeskunsthalle
IAGF et la COP23
Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves s’engagera de nouveau cette année lors de la COP23, à travers l’organisation d’un side-event dédié aux fleuves. La thématique prolongera les débats de la 5ème session qu’IAGF aura tenu deux semaines auparavant, à Lyon et à Annecy (du 9 au 13 octobre), autour de la pollution des fleuves, des problématiques de santé qui y sont liées et des liens entre la pollution des cours d’eau et celle des océans. Cette dernière fait l’objet d’une prise de conscience croissante. Si la situation des océans sera mise en valeur lors de la COP23, la réflexion devra nécessairement s’ouvrir aux cours d’eau. En effet, selon une étude parue 80% de la pollution des océans vient des microparticules déversées dans les fleuves.
IAGF rejoint la mobilisation en faveur des océans et souhaite apporter une pierre supplémentaire à ces réflexions en travaillant en amont, à la formulation d’outils capables de résoudre les problèmes de pollution fluviale.
Les années précédentes, IAGF avait déjà fait entendre la voix des fleuves à travers la publication d’une tribune dans Le Figaro lors de la COP21, écrite par Erik Orsenna et signée par les panélistes, puis par l’organisation d’un side-event à la COP22 de Marrakech, le 9 novembre 2016.