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COP24 : où en est-on à quelques jours de la fin des négociations ?

La COP24 (Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) a lieu du 2 au 14 décembre, à Katowice (Pologne) et  rassemble plus de 190 États mais aussi des acteurs non étatiques, ONG ou institutions.

Un objectif ambitieux : mettre en oeuvre l’Accord de Paris

 

Cette COP a un objectif ambitieux : transformer en feuille de route l’engagement pris en 2015, à la COP21 (Accord de Paris), visant à limiter le réchauffement climatique en dessous de la barre des 2°C, voire 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. À charge ensuite aux États signataires de mettre en œuvre les décisions prises, que ce soit pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou les investissements pour le climat dans les pays en développement (le Fonds vert pour le climat).

La tâche s’annonce difficile pour plusieurs raisons :

  • Depuis la signature de l’Accord de Paris, le consensus sur la lutte contre le changement climatique a été remis en cause avec le retrait américain de l’accord. Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, après la Chine. Le Brésil, et son nouveau Président Jair Bolsonaro, ou l’Australie, sont également réticents à réduire leurs émissions. Ce qui a amené Emmanuel Macron à appeler de ses vœux une alliance entre France, Europe et Chine sur les questions de climat.
  • Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont reparties à la hausse en 2017, selon le dernier bulletin de l’Organisation météorologique mondiale. De son côté, le GIEC, dans son rapport d’octobre, a indiqué que le réchauffement climatique devrait atteindre +1,5°C, voire +2°C, entre 2030 et 2052 si nos émissions se poursuivent au rythme actuel. Et, pour rester sous le seuil du 1,5°C, il faut réduire de 45 % les émissions de CO2 d’ici 2030 (par rapport à 2010) et parvenir à un solde net de zéro (entre ce qui est émis dans l’atmosphère et ce qui est absorbé) aux environs de 2050.

L’Accord de Paris est-il toujours réalisable ?

 

C’est une question difficile mais spontanément, nous aimerions dire que le monde n’a plus le choix de se la poser ! D’ailleurs, pour la première fois, les experts du GIEC ne se sont pas contentés d’analyser les impacts du changement climatique. Ils ont défini les conditions nécessaires pour arriver à limiter la hausse des températures. Le passage de 1,5°C à 2°C – un écart de seulement 0,5°C – aurait en effet des conséquences aggravantes sérieuses, notamment sur la ressource en eau : +50% de population exposé au stress hydrique ; 410 millions d’humains vs 350 millions confrontés à des inondations ; 0,1 m supplémentaire d’augmentation du niveau des mers, entraînant la disparition des zones les plus vulnérables que sont les îles et les deltas…

Lors de la première semaine de la COP24, la bonne nouvelle est venue de la Banque mondiale qui a annoncé allouer une enveloppe de 200 milliards de dollars en faveur du climat pour son plan 2021-2025. Ces fonds seront largement destinés au financement de projets d’adaptation aux effets des dérèglements climatiques. Le Ministère français de la Transition écologique et solidaire a, par ailleurs, pris l’engagement le 11 décembre d’augmenter sa contribution aux financements climat, notamment pour les fonds onusiens destinés aux pays les plus vulnérables (à hauteur de 35 millions d’euros).

Néanmoins, cette deuxième semaine de négociations, plus politique, s’ouvre sous de mauvais auspices : l’Arabie saoudite, le Koweït, la Russie et les États-Unis – 4 États pétroliers –  se sont alliés contre les autres 192 États pour tenter de discréditer les conclusions du GIEC. Cet épisode jette un doute sur la capacité des pays à parvenir à un consensus sur les enjeux cruciaux de la COP d’ici à vendredi.

Ne plus être dans la fiction et agir, maintenant :

IAGF présent aux côtés des autres acteurs de l’eau pour porter la voix des fleuves et valoriser des solutions

 

Si le constat semble a priori globalement partagé, les actions ne sont pas à la hauteur. L’urgence climatique demande une mobilisation de tous et à tout niveau. Lors de sa dernière session, en octobre 2018, en Adour-Garonne, bassin hydrographique qui sera le plus touché en France par le changement climatique, IAGF a pu dresser ce constat : nous sommes obligés d’être de plus en plus intelligents, de travailler de plus en plus collectivement et d’apprendre à avancer en marchant, sans attendre la solution idéale, sans croire en la solution unique.

IAGF alerte depuis des années sur la nécessité de mieux prendre en considération nos fleuves, de plus en plus vulnérables, et qui sont pourtant une part de la solution pour un monde plus durable. Elle alerte, sensibilise, crée les conditions du dialogue et de l’émergence de solutions. Elle l’a fait à la COP24 à travers :

  • Sa participation à un side-event organisé sur le Pavillon France le 6 décembre autour des conséquences d’un monde à +4°C sur les deltas (cf présentation jointe).
  • La diffusion d’une vidéo grand public, réalisée par le Partenariat français pour l’eau avec le soutien d’IAGF, notamment lors de la demi-journée « eau » du vendredi 7 décembre, organisée par les grandes alliances mondiales et ouverte par Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse.

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