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Glaciers d’Asie : analyser pour mieux décider

Si le réchauffement climatique est une réalité mondiale, ses effets ne sont pas uniformes selon les régions du globe et sur un même milieu.

C’est ce que révèle une vaste étude internationale publiée dans la revue Nature. Réalisée dans les Hautes Montagnes d’Asie – la plus grande superficie de glace en dehors des régions polaires, soit près de 100 000 km2 , elle visait à quantifier l’écoulement des glaciers à partir d’une analyse d’images satellite couvrant la période 1985-2017. Conclusion : tous ne réagissent pas de façon identique aux évolutions climatiques. Pour certains, la masse s’est amincie d’environ 20 cm par an, soit deux fois moins que la moyenne des glaciers de l’ensemble du globe. À l’est du plateau tibétain, une perte d’épaisseur record de 62 cm par an a même été découverte tandis qu’à l’ouest certains glaciers ont gagné de la masse. Ce phénomène surprenant n’a jamais été observé ailleurs et amène les scientifiques à réévaluer à la baisse l’impact de la fonte des glaciers d’Asie sur la hausse du niveau des mers.

Anticiper l’avenir pour les populations

Les glaciers qui recouvrent les Hautes Montagnes d’Asie, de l’Afghanistan à la Chine en passant par l’Inde, alimentent dix grands fleuves, parmi lesquels le Brahmapoutre, le Gange, le fleuve Jaune et le Yangtze, le fleuve Bleu. Un cinquième de la population mondiale, soit plus de 1,5 milliard de personnes en dépendent. Étudier l’évolution des glaciers face au changement climatique est essentiel pour déterminer l’hydrologie locale. Anticiper leur contribution future aux ressources en eau l’est tout autant pour les populations qui dépendent de ce grand réservoir d’eau douce.

Pour cela, l’observation par images satellite fournit des données-clés, dans une zone géographique peu accessible. Elle pourrait être complétée selon les auteurs de l’étude par l’extension du réseau de stations météorologiques et de surveillance, afin d’obtenir des données précises sur le cycle de l’eau, et par la formation de professionnels pour utiliser des instruments de mesure de plus en plus pointus. La data collectée doit également être partagée pour bâtir des modèles climatiques régionaux et mondiaux et aider les gouvernements et les populations locales à s’adapter face au changement climatique en répondant aux questions: quels nouveaux besoins en eau dans un environnement qui évolue ? Quelle stratégie de gestion des risques ?

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